... avec ses homonymes
A force de lire des tables décennales et leurs listes de noms, de parcourir des recensements et tous les membres des ménages successifs, de consulter des actes, en vitesse ou en détail, ce sont toujours les mêmes noms qui reviennent, surtout si l'on travaille sur une seule commune. Il arrive souvent d'avoir la sensation d'avoir déjà lu ce nom quelque part. On a souvent l'impression que ce nom, cet individu, "appartient" à la famille qu'on étudie...
Et puis finalement, c'est seulement notre cerveau qui s'emmêle les pinceaux, quand on n'est pas rapidement perdu au milieu de tous les homonymes d'une même famille.
De même patronyme, le père, le fils, le petit-fils portent tous le même prénom, quand ce ne sont pas deux frères, deux cousins, une tante et sa nièce...
Et on ne sait rapidement plus qui est qui, d'autant moins que plus les actes sont anciens, moins les détails sur les âges des protagonistes sont précis et rend la distinction de l'un avec l'autre plus difficile.
Alors pourquoi tous ces homonymes ? Et comment y remédier ?
Jusqu'à la Révolution française au moins de manière nette, il était couramment répandu de prénommer son enfant comme son parrain pour un garçon, ou sa marraine pour une fille[1] [2]. L'aîné(e) de la famille avait d'ailleurs souvent comme parrain et marraine ses grands-parents ; ensuite, les parrains et marraines étaient choisis dans l'environnement familial proche : un oncle et une tante, un cousin, ... Ce qui fait qu'on tourne vite en rond avec les prénoms de chacun, y compris entre frères et sœurs[3].
Au quotidien, chacun avait souvent un surnom pour le distinguer de son homonyme. Il arrive que seul celui-ci soit cité dans les actes, voire que la personne en question signe avec ce prénom... On cherche donc un Jean-Marie né telle date à tel endroit, et finalement, on trouve un Pierre né trois jours plus tard, sans avoir complètement la certitude qu'il s'agit bien de la même personne. Des recherches complémentaires devront permettre de lever l'incertitude. A l'inverse, quand le prénom officiel est le seul renseigné (ou si aucun surnom n'était usité), on n'arrive plus à savoir qui est qui, comme je l'avais relaté dans mon épine généalogique relative aux difficultés de l'homonymie au sein d'une même famille. Là encore, des recherches minutieuses nous donneront du fil à retordre pour parvenir à dénouer les fils familiaux.
Alors comment faire pour ne pas s'emmêler les pinceaux ?
Vous le saurez en lisant mes prochains billets, et plus particulièrement celui sur le N de noter !
[1] ce phénomène n'est plus perceptible à partir de l'époque moderne, les actes de baptêmes mentionnant les noms et prénoms des parrain et marraine ayant été remplacés par les actes d'Etat civil avec de seuls témoins, qui, de facto, font disparaître les femmes des actes et avec elles les précieuses informations que la mention d'une marraine pouvait apporter...
[2] Olivier avec son étude des relevés systématiques des registres paroissiaux de 1638 à 1747 de Béthisy-Saint-Pierre (Oise) nuance toutefois ces propos. Environ 44% des filles et 42% des garçons sont prénommés respectivement comme leur marraine et leur parrain, avec une décroissance entre le début de la période étudiée (environ 58% des filles et 55% des garçons sur la période 1638-1657) et la fin (respectivement environ 36% et 25% de 1728 à 1747).
[3] Indépendamment des parrains-marrains, la même étude montre toutefois que :
- les 5 prénoms féminins les plus couramment usités sont portés par 47% des filles (voire 77% si l'on prend en compte les prénoms composés comportant le prénom Marie),
- les 5 prénoms masculins les plus couramment usités sont portés par 66% des garçons (voire 88% si l'on prend en compte les prénoms composés comportant le prénom Jean).
Autrement dit, la moitié des filles et les deux tiers des garçons portent seulement cinq prénoms différents. D'où les homonymes fréquents !
Retrouvez tous mes billets du challenge AZ 2014.
Article écrit par Chantal, le 5 juin 2014
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