... la vie de ses ancêtres

Au cours de nos recherches, de nombreuses sources nous permettent de nous ouvrir sur la vie de nos ancêtres. Le temps est donc venu de raconter leur histoire. Comme nous l'avons vu précédemment, plusieurs supports permettent de partager le fruit de ses recherches avec son entourage. Je vais traiter ici de celui qui consiste à rédiger le récit de la vie de ses ancêtres.
Pour éviter la page blanche, on pourra s'appuyer sur les différents outils proposés précédemment. Notamment, le tableau de type ligne de vie proposé par Sophie Boudarel ou Elise, ou une synthèse proposée par son logiciel de généalogie, permettra de voir d'un coup d'oeil tout ce qu'on connaît sur un individu. Cela évitera de s'emmêler les pinceaux entre différents homonymes. Cela permettra de visualiser rapidement l'information qui peut manquer et qu'on peut essayer de chercher avant de se lancer dans l'écriture. Cela servira aussi de fil conducteur pour la rédaction, des épisodes de vie particuliers aux biographies plus complètes. Ces seules informations de vie ne sont cependant pas suffisantes pour rédiger une histoire vivante...

Contextualiser les vies de nos ancêtres

Pour élargir les données personnelles aux contextes de vie d'alors, on peut essayer de répondre aux questions suivantes, en effectuant des recherches sur le Web, dans des livres traitant d'une thématique historique ou locale bien précise. Les monographies communales rédigées par chaque instituteur à la demande de l'Etat à la fin du XIXème siècle, si on y a accès, peuvent être riches d'enseignements. Les registres paroissiaux, si on a la chance de croiser un curé qui aimait bien noter des informations locales en marge des actes paroissiaux, constituent parfois de véritables petits journaux :

  • Contexte de vie :

    • situer les caractéristiques familiales par rapport à celles observées dans la population (nombre d'enfants, espérance de vie, âge au mariage et décès, circonstances de décès, membres composant un ménage) ;
  • Contexte socio-professionnel :

    • quel pouvait être le niveau de vie des individus étudiés par rapport à leurs congénères ?
    • les individus étudiés habitaient-ils dans un petit village avec toutes ses professions "habituelles", une usine faisait-elle venir des habitants de toutes parts, ... ?
    • quelles étaient les caractéristiques des métiers exercés par un tel (saisonnalité, sédentarité, mode d'acquisition du savoir-faire, mode d'exercice : autonome ou en groupe / en famille, ...) ?
  • Contexte géographique :

    • vie dans un petit village ou une grande ville : quelles en sont leurs caractéristiques (nombre d'habitants, dynamique, environnement socio-culturel, évènements historiques, ...), quelles sont les caractéristiques du lieu-dit ou de la rue en particulier ?
    • un évènement bien particulier s'est-il produit dans ce lieu au moment où notre ancêtre y habitait (catastrophe naturelle, épidémie, révolte, élections, ...) ?
    • migrations d'un individu, de toute sa famille, à quel moment, pourquoi, ... ?

Bien sûr, on ne va pas faire une étude généalogique digne d'une recherche universitaire, ni répondre de manière exhaustive à chacune de ces questions (dont la liste n'est d'ailleurs pas exhaustive). On choisira, pour chaque ancêtre / chaque famille / chaque branche, celles qui sont le plus adaptées, qu'elles soient particulièrement saillantes car complètement le reflet de la société de l'époque ou au contraire son exact opposé, ou tout simplement parce que ce sont celles où l'on aura pu recueillir des informations (en évitant de recueillir toujours les mêmes !).
On pourra également évoquer le contexte historique national voire mondial, plus particulièrement si celui-ci a eu une influence sur la vie particulière de nos ancêtres et leurs familles, ou plus généralement pour faire le pont entre la petite et la grande Histoire.

Définir le fond

On pourra écrire :

  • un petit article par ancêtre, mais au risque de manquer de liant entre les parties, et d'aboutir peu ou prou à une liste à la Prévert. Pour y palier, même si on parle plus spécifiquement d'un ancêtre, on le situera dans son contexte familial. On peut aussi les présenter sous forme de fiches individuelles, cette présentation découpée permettant à chacun de piocher dans les fiches qui l'intéressent. Rappeler toutefois les parents et les enfants de l'individu permettra de mettre du liant enter les fiches et d'éviter au lecteur de se perdre ;
  • un récit par branche, en redescendant le fil du temps de génération en génération, et en expliquant notamment son évolution (par exemple : conservation du patrimoine agricole de père en fils, "raisons" d'une migration, ...).

On choisira le mode le plus adapté aux données qu'on possède (des histoires de vie linéaires sur plusieurs générations se prêteront à des récits par branches, de nombreuses informations particulières sur un seul individu colleront davantage à un récit par ancêtre)... L'une des difficultés résidera dans l'homogénisation des écrits afin d'aboutir à quelque chose de cohérent, mais là c'est du cas par cas... Une autre difficulté viendra dans ce qu'on se sent le courage de faire et le temps qu'on peut y consacrer.
Quelles que soient les options choisies, on colorera son récit en y ajoutant des informations locales, des anecdotes, nombres d'éléments plus personnels recensés dans la ligne de vie et récoltés au fur et à mesure des recherches.
C'est à ce moment qu'on pourra dresser un plan détaillé de son récit, qu'on alimentera au fur et à mesure de son écriture.

Trouver son style

Chacun possède un style d'écriture qui lui est propre et qu'il préfère (lire beaucoup et écrire soi-même permettront de le trouver si ce n'est pas encore le cas...). Quoi qu'il en soit, on pourra par exemple :

  • parler selon un tiers extérieur à ses ancêtres : c'est le cas le plus spontané, on parle soi-même de ses ancêtres, en évitant toutefois peut-être de s'exprimer à la première personne,
  • faire parler chacun d'eux successivement, et/ou intercaler le regard d'un tiers et des "témoignages" de chaque ancêtre,
  • faire écrire des lettres d'un ancêtre à l'un des membres de sa famille,
  • adopter un autre point de vue : par exemple si notre sujet est la vie d'une maison de famille, la laisser raconter la vie des personnes qui l'ont habitée.

Certains styles seront un peu plus ardus que d'autres et chacun de nous sera plus à l'aise avec l'un qu'avec un autre. Mais l'originalité trouvée permettra d'intéresser davantage de lecteurs !

Trouver son rythme

Là, c'est très personnel. Certains préféreront écrire un peu tous les jours à une heure fixe, d'autres ne pourront le faire que dans un moment de calme parfois difficle à trouver... Mais la motivation d'atteindre son but pourra (peut-être...) nous faire pousser des ailes...

Raconter le fruit de ses recherches est une tâche ardue et de longue haleine, mais quelle satisfaction que de transmettre ce cadeau à son entourage... et à soi-même !


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Article écrit par Chantal, le 20 juin 2014

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