... et faire des hypothèses

Bien progresser dans ses recherches nécessite d'hésiter devant les informations qui nous parviennent : les sources sont multiples, et il est toujours utile de les examiner avec attention. On n'hésitera donc pas... à se poser des questions sur la véracité d'une information, et à ne pas prendre pour argent comptant tout ce qui nous tombe sous la main.

L'une des premières situations que le nouveau généalogiste peut rencontrer, concerne les informations figurant dans un acte d'Etat civil. Plus on recule dans le temps, moins les données sont nombreuses et plus elles doivent être prises avec précaution.
Quand on atteint le début du XIXème siècle ou la fin du XVIIIème, il arrive donc de plus en plus fréquemment de lire qu'une même personne ne vieillit que d'un an ou deux entre chaque naissance de ses enfants, alors que celles-ci sont espacées de deux ou trois ans. Nombre de nos ancêtres ne savaient alors pas compter, et quand bien-même, leur année de naissance ou leur âge ne revêtaient sans doute pas autant d'importance que dans notre monde moderne. Quoi qu'il en soit, les hypothèses sur l'année de naissance de notre individu seront donc à établir avec des marges plus ou moins larges, et il faudra prendre garde à ne pas prendre un individu pour son homonyme. L'orthographe d'un nom de famille est à considérer de la même façon : la personne qui tenait le registre écrivant le nom comme il l'entendait quand l'individu concerné ne savait ni lire ni écrire.
On peut aussi retrouver dans de multiples actes, une même information (sa véracité ne laisse donc a priori planer aucun doute !), mais qui après recherche, s'avérera être complètement inexacte. La personne elle-même est dans l'erreur depuis le début et la répète à chaque fois, à tel point que personne ne penserait la remettre en cause. Par exemple, telle personne se dit être née dans telle commune (à son mariage, lors de la déclaration de la naissance de ses enfants, à l'occasion des recensements), les témoins de son décès le répètent ensuite, ... Et pourtant, on n'en trouve pas trace à l'endroit où on l'attend. Il faut donc hésiter devant l'absence de coïncidence entre ce qui est dit d'un côté et ce qui devrait faire foi de l'autre, en faisant l'hypothèse que l'information est absente, ou mal notée, ou erronée (quelques mois après sa naissance, les parents de l'individu ont migré vers d'autres terres, et ayant passé toute sa vie dans ce nouveau village, il est persuadé d'y être né). Il ne faudra pas hésiter ensuite à rechercher tous les indices possibles pour trouver le fin mot de l'histoire.
Il arrive aussi que l'erreur soit tout simplement causée par une inattention de la part de celui qui rédige l'acte. Nombre de fois, un individu est prénommé comme son parent, et pour une fois qu'on n'avait pas à faire à des homonymes et qu'on n'allait pas s'emmêler, on est un peu déstabilisé. Fort heureusement, ce genre d'erreur se repère assez vite.

Un autre cas où il est important d'hésiter, se présente lors de la visualisation d'un arbre généalogique sur un site Internet dédié, comme il en existe de nombreux. Chacun peut y déposer le fruit de ses recherches, et "copier-coller" les informations d'un cousin éloigné peut être tentant pour celui qui souhaite gagner du temps. Toutefois, personne n'est à l'abri d'une erreur (surtout s'il n'a pas pris le temps d'hésiter au moment de la rentrer dans sa base de données...), et c'est donc très vite que celle-ci va se propager sur tous les arbres des personnes intégrant ces données sans les vérifier... Encore une fois, une information souvent répétée n'est pas forcément fiable.

Au cours de ses recherches, il ne faut donc pas hésiter à s'interroger sur ce qu'on trouve, analyser les données, les contextualiser, chercher à les comprendre, peser les hypothèses, ...
Hésiter, ce n'est pas perdre du temps, mais avancer sûrement !


Retrouvez tous mes billets du challenge AZ 2014.

Article écrit par Chantal, le 9 juin 2014

Blog Comments powered by Disqus.

Article suivant Article précédent