Après une première expérience de voyage généalogique particulièrement chanceuse en Indre-et-Loire, puisqu'elle m'avait permis de découvrir une statue réalisée par mon ancêtre ou son frère, mouleurs en sable à Pocé-sur-Cisse dans les années 1840, je profitais du week-end de l'Ascension pour visiter mon berceau alsacien : le Sundgau et notamment les villages d'origine de mon premier ancêtre parisien, Ferrette et Vieux-Ferrette.
L'acte de décès d'André Hémerlin, décédé à Paris en 1862 à l'âge de 84 ans et déclaré par deux de ses fils, indiquait qu'il était né à Altkirch, et que ses parents s'appelaient Henry et Barbe Lilzer (?). Une première recherche de son acte de naissance aux AD du Haut-Rhin via l'entraide de FranceGenWeb, pourtant élargie à de nombreuses années avant et après son année de naissance théorique, n'avait pas donné de résultat concluant. Ce nom (Hemmerlin comme écrit d'ailleurs par la bénévole alsacienne...) n'apparaissait même jamais dans la commune. En faisant alors des recherches sur Internet et différentes bases de données généalogiques, j'avais trouvé un arbre généalogique qui me semblait identifier quasi-parfaitement mon ancêtre : un nommé André Hemmerlin était né en 1778 à Vieux-Ferrette dans le Haut-Rhin, fils d'Henri et de Barbe Litzler.
Je n’avais pas encore obtenu une copie des actes correspondants pour vérifier leur contenu voire en savoir plus sur ces individus, afin de savoir si je pouvais intégrer cette généalogie à la mienne. Mais la correspondance des informations : année de naissance, noms et prénoms des protagonistes, et distance entre le lieu de naissance dans la mémoire familiale et le lieu a priori réel de seulement 20 kilomètres – qui vus de Paris ne représentent rien –, ne laissait a priori aucun doute.
Toutefois, comme ces informations n'étaient pas sûres à 100%, et surtout, compte tenu de leur ancienneté (deuxième moitié du XVIIIème siècle, puisque je pense que mon ancêtre est parti à Paris au début des années 1800), je partais davantage en voyage d'agrément sur fond de généalogie (découvrir la région où ont vécu certains de mes ancêtres), qu'en voyage à but de recherches généalogiques. J'emportais quand-même mon arbre, et vérifiais rapidement sur Internet les coordonnées et les horaires d'ouverture des mairies de Ferrette et de Vieux-Ferrette.
Après quelques heures de route, nous arrivons à Ferrette, charmant petit village médiéval au château datant du XIIème siècle dont il ne reste que des ruines, et ses maisons à colombages.
Mon ancêtre né en 1778 a probablement vu le village à peine plus développé que ne le montre l’aquarelle d’Albrecht Kauw peinte un siècle auparavant.
Ferrette et son château, d’après une aquarelle de A. Kauw en 1670.
(source : Gallica)
Une première visite rapide du village nous fait passer devant la mairie millésimée 1572 et à la belle façade de style Renaissance rhénane.
La mairie de Ferrette.
(source : © Scribavita)
J'étais contente de trouver la mairie sans la chercher, et à deux pas de notre logement, jusqu'à ce que je vois l'affiche accrochée sur la porte :
L'affiche sur la porte de la mairie de Ferrette.
(source : © Scribavita)
La mairie de Ferrette n'étant habituellement pas ouverte le samedi, je n'y glanerai donc aucune information...
Le lendemain, nous partons faire un tour à vélo dans le Sundgau, avec comme étape le village voisin de Vieux-Ferrette, davantage berceau de mes ancêtres que le précédent. Nous quittons le parcours, attirés par une magnifique rue aux maisons à colombages et l'église du village.
Rue de l'église à Vieux-Ferrette.
(source : © Scribavita)
Nous nous retrouvons alors presque par hasard devant la mairie ! Super, je vais pouvoir aller me renseigner... jusqu'à ce que je vois là aussi le petit papier collé sur la plaque, qui me déçoit encore plus que le précédent...
L'affichette à la mairie de Vieux-Ferrette.
(source : © Scribavita)
Décidément, les mairies ferretoises ne sont pas pour moi... Mais il est vrai que j'aurais pu m'en douter, et téléphoner avant aurait évité ces déconvenues (relatives toutefois, puisque je venais surtout pour du tourisme).
Qu'à cela ne tienne, à défaut de mairies, nous nous sommes tournés vers les cimetières. Si je n'avais aucun espoir de voir les tombes de mes ancêtres (ne serait-ce que parce que les cimetières datent de 1877 pour Ferrette et probablement de la fin du XIXème siècle pour Vieux-Ferrette), peut-être verrais-je si quelques-uns de leurs descendants étaient restés dans leurs villages d'origine.
J'eus donc la confirmation que Ferrette n'avait a priori pas vu passer mes ancêtres Hemmerlin (seul Henri, le père d'André, s'y est marié une première fois en 1763), contrairement probablement à Vieux-Ferrette dans le cimetière duquel je vis plusieurs tombes au patronyme cherché, dont certains individus relativement anciens.
Malgré la maigreur de ces résultats, je suis très contente de mon séjour !
La découverte des terres de mes ancêtres, avec ses petits villages aux maisons colorées à colombages, ses divers paysages vallonnés, ses nombreuses forêts et ses quelques cigognes, était tout aussi agréable que des découvertes généalogiques stricto sensu. Et j'ai même réalisé pourquoi tous les Hémerlin descendants parisiens d'André sur plusieurs générations, exerçaient des métiers d'artisanat en rapport avec le bois...
Le bois, omniprésent en Alsace. Vue sur une partie du village de Ferrette depuis son château.
(source : © Scribavita)
Suite des aventures au 26 septembre 2016 :
Des origines vieux-ferrettoises attestées