Prenez un salon virtuel de généalogie organisé en soixante-dix jours par une équipe de cinq bénévoles surmotivés[1].
Ajoutez cent cinquante exposants, trente conférenciers, quelques animations.
Communiquez largement via les réseaux sociaux.
Laissez trépigner d’impatience les amateurs de généalogie privés de tout salon réel depuis plusieurs mois.
Lancez l’ouverture officielle à 9 heures dans la joie et la bonne humeur...
Et vous obtenez des serveurs saturés, des visiteurs frustrés de ne pas pouvoir accéder au salon et donc d’entrer en contact avec les exposants aux profils divers et variés, qui, de leurs côtés, s’étonnent voire s’agacent de ne pas pouvoir communiquer facilement avec les quelques visiteurs venus leur rendre visite…
Les conférences, bien qu’accessibles sans avoir besoin de se connecter, ont tout autant été prises d’assaut, et y assister sur le site du salon a également été compliqué[2]. Certaines étaient techniques, d’autres plus récréatives. Certains conférenciers ont su tenir en haleine leur auditoire, d’autre se sont me semble-t-il parfois un peu trop éloignés de leur résumé alléchant. Certains conférenciers ont souhaité intervenir en direct mais ont été confrontés aux « joies » de ses problèmes techniques. D’autres avaient enregistré leur intervention, limitant les échanges avec les auditeurs qui devaient se rendre sur le stand de l’exposant à l’issue de la conférence.
Alors que penser de cette journée finalement ?
Une réussite ? Sans aucun doute... mais probablement pas à 100%... Une déconvenue ? Partiellement... Des découvertes ? Enormément ! De la frustration ? Un peu trop… Du partage ? Pas suffisamment.
Comme pour toute première, il est difficile d’être au top. L’équipe organisatrice, loin de s’imaginer une telle affluence (5000 visiteurs uniques !), n’avait pas dimensionné ses serveurs en conséquence. Malgré ses interventions pour augmenter les capacités de ceux-ci, malgré sa réactivité pour répondre aux diverses sollicitations, la situation est restée compliquée pendant toute la durée du salon.
Mais n’oublions pas que ce salon a été organisé en deux mois et qu’il était entièrement gratuit pour tous, tant les exposants que les visiteurs[3].
Si une certaine déception est compréhensible, restent tous les aspects positifs d'un salon de généalogie dont le dernier remontait à plus de trois mois alors qu'en situation normale, quasiment chaque week-end voit un salon se tenir en France. Aussi, peut-on remercier et féliciter les organisateurs de leur initiative et de leur investissement. On ne peut pas être parfait du premier coup, et je ne doute pas que l’équipe, si elle souhaite renouveler l’expérience, saura tirer les enseignements des différents couacs rencontrés au cours de la journée pour s’améliorer.
De mon côté, il s’agissait de mon premier salon en tant qu’exposante. Je remercie d'ailleurs encore les organisateurs de m'avoir donné l'opportunité de tenir un stand. A la fin de la journée, je n’avais pas atteint mon objectif en terme de visites reçues et d’échanges avec autrui. La faute sans doute aux difficultés de connexion au salon et au concept-même de salon virtuel qui rend les contacts et les échanges moins aisés qu'en face-à-face. Mais aussi la faute à moi-même qui manque d’expérience dans le domaine. Je retiens en tous cas un échange très intéressant avec Marie-Claire Prestavoine de Racines voyages, agence de voyage spécialisée dans le tourisme généalogique, permettant notamment aux Canadiens de découvrir leurs racines jusque dans le petit village de l’ancêtre français fondateur parti s’installer en Nouvelle-France. Outre un échange sur nos activités, Marie-Claire m’a permis de réfléchir à plusieurs points auxquels je n’avais pas pensé tout en me donnant différents conseils. Je la remercie encore de la longue discussion que nous avons eue, et j’espère que nous aurons l’occasion d'échanger de nouveau voire même de collaborer.
- [1]Auxquels s'ajoutent deux bénévoles affairées au stand accueil pendant toute la durée du salon.
- [2]La majorité des conférences sont en replay et disponibles via le programme sur le site du salon jusqu’au 5 juillet ; les conférences étant la propriété intellectuelle de leurs auteurs, les organisateurs ne peuvent pas les laisser en libre accès indéfiniment.
- [3]Tout un chacun avait et a encore la possibilité de faire un don via le pot commun aux organisateurs qui avaient pris le parti de rester indépendants de tout sponsor ; onze bienfaiteurs offraient également des cadeaux distribués à l’occasion des animations menées au cours du salon.
Source de l’illustration : salonvirtueldegenealogie.com